L’idéale

L’idéale de Charlotte Prangey

Publishroom factory

Elias quitte la sage et classique Adèle pour retourner avec la libre et moderne Alice. Alice est tout ce qu’Adèle n’est pas, et maintenant elle a Elias pour elle toute seule.

Adepte des séries télé et des réseaux sociaux, Adèle calque sa vie sur les modèles qu’elle admire par écran interposé. Une vie idéalisée, copiée, qui peut sembler parfaite mais qui n’a finalement rien de vrai. À vivre la vie des autres, Adèle a oublié de vivre sa propre vie. Mais est-elle capable de savoir qui elle est vraiment?

Alice va devenir le modèle, la nouvelle obsession d’Adèle. Elias est vite oublié, supplanté par celle qui représente le fantasme inassouvi d’Adèle.

On imagine au début une jalousie maladive à l’encontre de la rivale, mais c’est le contraire qui se produit. Alice devient l’objet de convoitise et Elias le rival gênant.

Quand Adèle aime, elle ne fait pas dans la demi-mesure. Quand elle admirait les influenceuses des réseaux sociaux, elle se pliait aux recommandations censées être au top de la tendance. Maintenant qu’elle scrute Alice, Adèle a trouvé un nouveau modèle, un nouvel icône de perfection. C’est assez déroutant de suivre un personnage qui ne vit qu’au travers les autres, comme si sa personnalité n’existait pas. Adèle se modèle à chaque fois en fonction de ce qu’elle observe et convoite, comme un objet que l’on peut réinventer à l’infini.

Mais en s’oubliant Adèle oublie aussi et surtout qu’elle a une famille. Vouloir changer, évoluer, s’accomplir est une chose mais le tout est de faire avec justesse et sans détruire ceux qui nous entoure.

Autant on peut admirer le parcours d’une femme qui évolue, a la capacité de se remettre en question et de vivre enfin sa vie et non celle que l’on attend d’elle. Mais dans le cas d’Adèle, c’est assez égoïste et surtout obsessionnel. Rien n’est sain dans cette transformation et qu’elle qu’en soit l’issue, elle ne peut pas être bonne.

Un roman à la fois étonnant, dérangeant, passionnant. Ce personnage sous influence va se livrer sous nos yeux, se métamorphoser, aller au bout de ses lubies et nous étonner sans cesse. Adèle est-elle victime ou pleinement consentante d’un monde basé sur le virtuel et le paraître?

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