Virginie Sarah-Lou
Ramsay Éditions
Très heureuse de relire cette auteur dont j’ai découvert la plume avec Et puis un jour, on s’en fout et ça fait du bien.
Clémence est une optimiste de nature qui, depuis l’enfance, cherche toujours le côté positif des choses. Mais après une série d’entretiens sans un poste décroché, elle commence à baisser les bras. Et pourtant, cette petite sortie de piste lors du dernier entretien a finalement (et étonnamment) débouché sur une embauche !
Autant Clémence déborde d’énergie et d’optimisme, autant son parcours est comblé par la tristesse. Nous découvrons son enfance grâce à des allers-retours dans le passé et nous comprenons mieux cette jeune femme qui rêve de transformer le monde en une fête permanente, à défaut d’avoir su transformer celui de sa mère. Car Clémence a grandi aux côtés d’une mère dépressive, la forçant a grandir plus vite, trop vite.
Ces allers-retours vont nous livrer la vie de Clémence et de sa mère Brigitte. Le livre se révèle alors beaucoup moins gai qu’au premier abord. La verve humoristique de Clémence laisse place à des fêlures anciennes et ancrées qui continuent à hanter le présent de ces femmes.
Le personnage de Clémence est à la fois pétillant et plein de failles, l’excès compensant les zones d’ombres et le passif un peu compliqué. Mais tout cela a donné une jeune femme dynamique, et surtout pleine de bienveillance envers les autres. Et il va lui en falloir de la bienveillance et de la foi en l’être humain pour « moderniser » cette entreprise selon les souhaits de son sympathique patron.
Clémence va y accomplir des miracles mais aussi se révéler elle-même et prendre confiance en ses propres capacités.
Ce livre illustre de différentes façons la peur de l’échec et notre capacité à la surmonter. Pour éviter de souffrir, d’échouer, de décevoir, on préfère renoncer et ne rien faire. Il n’y a pas d’âge ni de profil type dans ce cas là, et nous sommes bien dans ces cas là les gardiens de notre propre prison.
J’ai beaucoup aimé cette citation de Martin qui illustre un bel état d’esprit : « Vous avez l’occasion de réaliser quelque chose de nouveau ! De ce fait, l’échec s’avère obligatoire au début. C’est en essayant différemment plusieurs fois que l’on apprend, que l’on s’améliore. L’échec n’est grave que si l’on abandonne. Il faut le prendre comme une opportunité de se perfectionner.»
Ce livre nous parle de deuil, de la perte d’une enfant, de dépression, mais malgré ces sujets très lourds l’auteure sait aborder ces thèmes avec légèreté. Sans en enlever l’importance, elle chemine avec nous vers l’acceptation, vers la reprise en main, vers un avenir plus lumineux.
Une très jolie lecture pleine d’espoir à découvrir.
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