Mademoiselle Déjazet de Anne-Sophie Nédélec
Les éditions du Lézard Bleu
Merci à l’auteure pour m’avoir proposé la découverte de son dernier roman.
L’actrice Virginie Déjazet a maintenant 70 ans passés. Sa gloire est derrière elle mais elle est encore là, présente sur les planches.
On va alors repartir en arrière, tout au début de sa vie au sein d’une famille de treize enfants dont elle est la dernière née. Virginie va commencer à se produire comme danseuse puis comme actrice dès l’âge de 5 ans et va se passionner pour l’art de la scène.
Elle est douée, faite pour ce métier mais son jeune âge la cantonne à des rôles sans importance quand elle rêve déjà de gloire et de grands rôles. Investie, travailleuse acharnée, elle va petit à petit gravir les échelons du succès.
On va suivre l’artiste, enfant de la balle devenue comédienne dont le talent s’affirme et la reconnaissance du métier commence à éclore.
J’ai découvert une très belle écriture qui nous plonge dans la vie de Virginie Déjazet et de ses contemporains.
Un roman original présenté à la façon d’une pièce de théâtre en quatre actes, avec intermède et rappel !
Autre originalité, chaque scène nous livre le récit avec un narrateur différent. On évolue donc dans la vie de l’actrice mais avec des points de vue et des avis différents.
Ce livre nous retrace la vie d’une actrice que je ne connaissais pas. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir la vie de Virginie Déjazet née à la fin du dix-huitième siècle.
Sa vie est une farandole folle entre rôles plus ou moins importants, théâtres et hommes. Une vie bien remplie à laquelle elle repense quand l’âge a fini par la reléguer à des rôles plus rares, que son image n’inspire plus la passion dévorante et que l’argent vient à manquer.
Après avoir suivi l’insouciance de son enfance, la montée de la reconnaissance, on assiste à la lente descente de celle qui était devenue une star mais qui inexorablement vieillit et passe petit à petit de mode.
C’est aussi la découverte du monde du théâtre et des arts à cette époque, soumis au bon vouloir du pouvoir. Il y a une véritable reconstitution historique de la façon dont a évolué le théâtre dans les années 1800.
Ce voyage dans le passé nous fera croiser beaucoup de noms d’artistes devenus des classiques à notre époque.
C’est assez choquant de voir que le statut des actrices est assimilé parfois à celui de prostituée de luxe. Il est bon pour les messieurs de la bonne société de s’afficher au bras de l’une d’elles, faisant ainsi office de protecteur et permettant à la dame en question d’acheter ses costumes et accessoires. Virginie fait office d’étrangeté car elle ne prendra pas de protecteur, mais au contraire s’assumant financièrement et entretenant ses amants.
Jouets des hommes et des envies du public, les carrières ne sont pas interminables et la chute peut être dure quand la dame perd de ses charmes.
Une superbe fresque qui traverse les années 1800 en compagnie d’une actrice qui a connu la gloire, l’adulation du public, mais aussi la déchéance, la pauvreté.
J’ai été marqué par cette femme passionnée par son travail, généreuse mais qui à la fin de sa vie n’a pu compter que sur quelques amis fidèles malgré tous ses sacrifices.
Une belle histoire portée par une jolie plume.
Un livre que vous pouvez retrouver en vente en ligne: Mademoiselle Déjazet https://www.amazon.fr/dp/2957252104/ref=cm_sw_r_cp_tai_qbbpFb1ZHAHPS
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