😊 APierrick Bourgault
Ateliers henry dougier
Merci à la maison d’édition et à l’auteur pour leur confiance.
L’auteur va nous livrer ici le récit de ses échanges avec Francis Renard qui a travaillé le bois toute sa vie, pendant près de 80 ans!
Le propre père de Pierrick Bourgault a travaillé avec Francis, c’est donc aussi une part de son histoire qu’il va découvrir.
Il va retracer pour nous l’histoire des métiers du bois, son importance dans le passé mais aussi pour le futur.
Mais au détour de l’histoire de Francis et Juliette, c’est aussi l’histoire de France qui va se dérouler sous nos yeux, celle de nos aînés. Une vie plus simple, plus proche de la nature mais aussi plus laborieuse et où l’industrialisation et le confort moderne vont petit à petit arriver et modifier profondément la vie et les métiers.
Un joli devoir de mémoire d’un mode de vie qui tombe petit à petit dans l’oubli. Et pourtant malgré nos vies radicalement différentes, nous sommes les héritiers de ce passé et beaucoup d’activités actuelles n’existeraient pas sans toutes les connaissances issues de ces générations passées.
De nos jours, les meubles en bois massif de nos aînés pullulent sur les sites de vente d’occasion et suscitent peu d’enthousiasme. Et pourtant on s’accorde tous pour admirer le travail, la beauté et la résistance de ces meubles toujours là quand nos meubles actuels ne supportent pas un déménagement.
Notre époque est celle de la praticité, de la rapidité. Nous choisissons un meuble que nous voulons emporter dans l’immédiat, nous aimons changer au grès de nos envies et des modes, nous sommes partie prenante d’un système où rien n’est éternel, la fameuse obsolescence programmée.
On est bien loin de ces meubles patiemment pensés, du choix de l’arbre à la méticuleuse réalisation. Des meubles construits à la force des bras qui vont durer une vie, et bien plus d’ailleurs.
Et pourtant, si le massif ne fait pas de grand retour en fanfare, on connaît tout de même un retour vers des meubles d’aspect plus naturel.
Francis va nous raconter l’histoire du vingtième siècle en même temps que sa vie. On redécouvre des métiers oubliés qui faisaient vivre un village. Chacun avait son rôle et contribuait à faire fonctionner une économie de proximité. Des métiers manuels, de savoir-faire et de précision nécessitant du temps, de la patience et une connaissance des ressources offertes par la nature.
Il a aussi un profond respect pour ce que nous offre la nature. On prend juste ce que l’on a besoin et on utilise tout. On est bien loin du fonctionnement actuel! Mais ces notions reviennent en force dans l’actualité : la déforestation, l’accès à l’eau potable...
A l’heure où nous sommes confrontés à des défis écologiques et sociologiques majeurs, il est bon de se rappeler de ce temps et de ce que nous avons appris.
Sans renoncer aux avancées technologiques et industrielles, nous pouvons nous inspirer de ces modes de vie et de production plus respectueux de la nature et de l’épuisement des ressources. De même, il est intéressant de repenser nos modes de consommation. Quand la précarité et la paupérisation prennent de l’ampleur, nous avons beaucoup à réapprendre de nos aînés qui savaient se satisfaire de ce qu’ils avaient, qui n’éprouvaient pas ce besoin insatiable de toujours posséder plus, plus grand, plus puissant.
Mais ce livre n’est pas non plus une apologie des temps anciens face au monde actuel. La simplicité de cette vie ancienne avait aussi le dur goût du labeur sans fin, du travail de l’adolescence jusqu’à quasiment la fin de vie, de la guerre, d’une quasi-impossibilité d’ascension sociale.
Francis lui-même nous parle de ce que le progrès lui a apporté : les premières machines, l’arrivée des congés payés, l’eau que l’on a plus besoin d’aller chercher...
J’ai beaucoup aimé ce voyage avec Francis et Juliette, comme une balade avec mes arrières grands-parents. Une génération qui a vu son mode de vie totalement transformé, qui a traversé deux guerres mondiales mais aussi une génération taiseuse qui ne se livre pas facilement et qui a pourtant tant de choses à nous apprendre.
Pour retrouver ce livre, c’est par ici http://ateliershenrydougier.com/francis_lartisan_du_bois.html
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