Éditions Libre 2 lire
Merci à l’auteur de me confier son livre !
Un début de livre un peu compliqué à suivre. Nous sautons d’un pays à l’autre au travers les ramifications d’un trafic de drogue international.
Puis l’histoire se met en place, à la suite d’un docteur issu d’une famille riche de Côte d’Ivoire et qui rentre dans son pays pour y exercer. Mais des difficultés dans son hôpital lui donne envie de se lancer dans l’humanitaire, et le voilà parti pour la République Démocratique du Congo.
Simon est issue d’une famille riche et influente, liée au pouvoir ivoirien. Quand il tombe sous le charme de Julieta, fille d’opposants au régime dictatorial chilien exilés en Espagne, il va vivre une folle passion qui sera bientôt rattrapée par les envolées dénonciatrices de la jeune femme éprise de liberté. Entre l’amour et sa famille, il fera le choix des liens du sang.
Il se liera aussi d’amitié avec Franco, un autre médecin humanitaire qui va connaître un destin tragique. Simon aura alors la lourde tâche de rapatrier le corps mutilé de son ami. Julieta sera alors là pour lui, le soutenir et faire la lumière sur la disparition de Franco.
L’auteur nous offre une plongée internationale dans l’univers des dictatures, de la guerre, des trafics de drogue... De l’Afrique à l’Afghanistan en passant par l’Amérique du Sud où même l’ex Yougoslavie, nous parcourrons ce que le monde nous offre de plus abject.
Deux personnages radicalement opposés se livrent à nous dans ce roman. Simon, le médecin humanitaire qui vit sans vraiment s’impliquer. Il est le témoin des horreurs mais ne prend pas partie, ne cherche pas à changer les choses, se contentant de faire ce pourquoi il est là. La mort de son ami Franco sera un choc pour lui, mais là encore il subit sans vraiment réagir.
Julieta à l’inverse est flamboyante, éternelle révoltée contre les injustices du monde. Elle refuse d’accepter ce qui lui semble amoral et n’a de cesse d’agir pour faire changer les choses. J’avoue avoir préféré de loin l’impétuosité de Julieta au flegme de Simon.
Le contexte de ce livre est passionnant et extrêmement bien rendu. C’est véridique et ça fait froid dans le dos.
Mais il m’a manqué une intrigue dans cette histoire. On passe d’un pays à un autre, à la suite de Simon, mais j’ai eu du mal à garder le fil. Le fait que le personnage de Simon survole tout cela sans s’impliquer réellement a du jouer sur mon ressenti. Le personnage de Julieta aurait été plus passionnant à suivre.
Sur le dernier quart du livre cependant le rythme s’intensifie et on se passionne pour l’enquête menée conjointement par Hermann, Julieta et Simon concernant la mort de Franco.
Un livre fort qui dénonce le pouvoir et l’argent qui gangrènent notre monde. Comment cette maman au fin fond de l’Afrique va perdre son fils à cause d’un trafic international de drogue. Elle qui n’a même jamais entendu parler de ces pays lointains où son fils va en mission humanitaire, lui qui n’a jamais eu de contact avec la drogue. Et pourtant leurs destins vont se retrouver mêler à celui de ce trafic impliquant terroristes, gouvernements, ONG...
Ce roman met en avant différents personnages: ceux qui s’accommodent du monde tel qu’il est, ceux qui luttent sans cesse pour changer les choses, ceux paient les pots cassés et ceux qui en profitent.
Un formidable et terrifiant portrait de la face sombre de notre monde.