Passe, passe, passera

Nous rentrons dans ce livre dans le quotidien d’un couple à la dérive, miné par l’usure, la routine et l’éloignement progressif. Cette situation est envenimée par Sophie et son syndrome de Noé. Elle recueille tous les animaux errants qu’elle croise, sans se soucier si son cadre de vie et ses moyens financiers le permettent. Quentin n’en peut plus de vivre dans une maison transformée en chenil.

Quand des cadavres d’animaux sont retrouvés à différents endroits de la ville, le couple devient suspect aux yeux des habitants. Thibaut, flic et ancien ami de Sophie, va tenter de faire la lumière sur cette histoire et d’aider ce couple à la dérive.

Une atmosphère étrange, lourde, opaque dans cette maison envahie par les animaux, les poils, la bave et la saleté. Sophie ne peut s’empêcher de ramener toujours plus d’animaux à la maison sans avoir les moyens de gérer tout cela. De son côté Quentin se détache de plus en plus de tout cela et s’enfonce toujours un peu plus dans la drogue. Une situation sur le fil du rasoir et intenable.

Une lecture étrange, dans laquelle on s’immisce et on observe cette histoire toxique dans laquelle les personnages se tirent mutuellement vers le bas, incapables de se comprendre.

Je ressors de ce livre mitigée. Le travail sur les personnages et leur psychologie est passionnant et nous tiendra en haleine jusqu’au bout pour connaître les tenants et les aboutissants de tout cela.

Mais j’ai parfois eu du mal avec cette histoire et ces personnages. A l’image de Sophie, le fil de lecture est parfois difficile à suivre.