La main droite du diable

Dans le cadre du challenge polar Europe, j’ai décidé de partir à la découverte des auteurs d’Irlande du Nord. Une bonne occasion de lire de nouvelles plumes. Aujourd’hui c’est Ken Bruen et son héros torturé Jack Taylor qui me reçoivent à Galway.

Jack Taylor, ex flic, sort de l’hôpital psychiatrique dans lequel il a passé quelques mois après un drame personnel. Si il a réussi à tirer un trait sur l’alcool dont il a usé et abusé par le passé, il reste hanté par cette enfant morte par sa faute.

Dès le début de ce livre nous plongeons au cœur de cette Irlande en pleine mutation. Un pays dans lequel la religion a toujours tenu une grande place mais où la foi s’étiole inexorablement face aux multiples scandales qui entachent l’église ces dernières années.

Un prêtre va être retrouvé décapité dans son confessionnal, et un vieil ami de sa mère va demander à Jack de chercher officieusement le coupable. Une enquête en off car il ne serait pas de bon ton de trop mettre en avant cet homme dont les vices auprès des jeunes enfants de cœurs avaient été révélés.

Mais dans ce livre, l’enquête n’est presque qu’un prétexte, un fil à suivre qui nous promène dans cette Irlande pétrie de culpabilité généreusement arrosée d’alcool. Chaque personnage semble porter sa croix, des démons qui les hantent et les empêchent de vivre leur vie.

Un roman sombre, oppressant de part ces destins fauchés par la vie. L’auteur nous plonge au cœur de leur vie et on arpentent avec eux les rues de Galway, on trinquent dans les pubs, on admire les cygnes de Claddagh. Bref une réelle immersion au cœur de cette histoire.

Cette immersion ne nous laissera pas indemne. Alors comme on dirait dans un pub irlandais:  « Slaínte ! » pour ces enfants à jamais détruits par la perversité des hommes, pour ces hommes et ces femmes poursuivis par la vie, pour tous car il leur faudra du courage et de la force pour continuer à avancer.