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Cannibale blues

Beatrice Hammer

Les éditions d’Avallon


Merci à la maison d’édition pour cette nouvelle proposition de lecture.


Philippe Ramos, tout juste 24 ans, débarque en Afrique pour y enseigner l’économie. Idéaliste, pétri de bonne volonté et de belles intentions, il se retrouve immédiatement dans le viseur de Joseph. Ce dernier va jouer de ses relations pour rentrer à son service.

Agit-il de sa propres initiative ? Travaille-t-il pour la sûreté nationale ? Il n’en reste pas moins qu’il nous intrigue et que ses motivations restent très floues.

Joseph cultive le mystère dès le départ. Pourquoi un docteur en science politique, fils d’un ministre assassiné, rendu fou par les événements et travaillant, à ce qu’on dit, pour la Sûreté joue-t-il au boy chez un exilé français ?


Nous suivons le récit à la fois au travers les yeux de l’intrigant Joseph et via le récit de Philippe. Cet homme est un vrai idéaliste et il a du mal à comprendre et accepter les relations « colonialistes » existantes et acceptées par tous. Mais ses certitudes et ses ambitions vont être vite rattrapées par le statu quo et les habitudes.

Finalement ce ne sera pas l’Afrique qui ébranlera Philippe, mais la communauté blanche. Dans ce pays elle se laisse aller et vivre comme bon lui semble, empruntant à la culture locale ce qui l’arrange pour se créer un mode de vie plus libre et sans contraintes.


On est confronté au racisme latent de ces blancs qui se sentent supérieurs à ces noirs qu’ils tolèrent tant que ces derniers restent à leur place, à ces populations plus ou moins dans le même état d’esprit et ne cherchant pas à inverser les choses, à Philippe et sa vision pleine de bonne volonté mais peut-être aussi bornée par ses propres idéaux.

Finalement, tous ont une vision simplifiée de l’Afrique, basée sur leur éducation et leurs valeurs.

J’ai trouvé dans le livre une citation qui me semble répondre parfaitement à tous ces esprits tellement sûrs d’eux et de leur bon droit: « Mais voilà plusieurs siècles que de jeunes idéalistes allemands, français, belges, italiens, russes, chinois ou américains viennent dans ce pays pour nous aider à nous en sortir. Vous avez vu le résultat. Alors ici, on essaye une autre méthode. On s’aide nous-mêmes. Tout ce qu’on vous demande, à vous les expatriés, c’est de vous tenir à l’écart, de ne pas nous aider, de ne nous donner aucun argent, aucun conseil, absolument rien. C’est ce que vous pouvez faire de mieux pour nous, si vous voulez vraiment que nous réussissions. »


Mais finalement, on se demande qui sont les pires. Ceux qui assument le système, en profitent aussi au passage, mais assument totalement leurs actes. Ou Philippe qui tergiverse sans cesse, cherchant des excuses à ses dérives. Le pire étant quand il cherche à démontrer son altruisme et sa participation à la cause féminine pour pouvoir tromper sa fiancée! Et il est tellement transparent que tous se servent de ses failles pour mieux se jouer de lui.


La partie qui m’a le plus intéressée dans ce livre est le secret que porte Joseph. Il est vraiment le personnage le plus intéressant et le plus intrigant de ce roman.

Peut-être que la sublime et curieuse Fortunata nous aidera à percer les mystères de cet homme.

Ses secrets seront bien gardés, livrés uniquement à la toute fin du livre. Un suspense bien dosé!


Un livre intéressant qui nous livre sans concessions la vie de ces expatriés en Afrique. On y découvre des faux-semblants, des magouilles, des secrets bien enfouis mais aussi de belles âmes qui se révèlent.

Peut-être quelques longueurs parfois, mais dans l’ensemble une lecture passionnante instructive.


Pour retrouver ce livre, c’est par ici https://www.leseditionsdavallon.com/p/cannibale-blues.html


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