Gaëlle Fonlupt
Les Éditions d’Avallon
Merci à la maison d’édition pour sa confiance. J’inaugure ce nouveau partenariat avec ce livre.
Ce livre nous plonge dans l’enfer d’une unité psychiatrique aux côtés de Lou. Lou qui ne sait plus pourquoi elle est ici, pourquoi la vie l’a menée dans cette existence surveillée, contrôlée et gavée de médicaments.
Pour comprendre comment elle en est arrivée là, nous allons remonter cinq ans en arrière, à Hanoï, lorsqu’elle était encore Louiza et non simplement Lou. La jeune photographe va y rencontrer Nils, qui vient tout juste d’arriver pour faire un stage à l’ambassade française locale.
Avec Lou, nous allons remonter le fil de sa mémoire, du lointain Vietnam à cette unité psychiatrique pour savoir ce qu’il s’est passé.
On découvre ici une plume magnifique. Les mots, les phrases, les descriptions et les sentiments intimement mêlés aux tableaux de Chagall, c’est un vrai petit bonheur à lire.
J’aime particulièrement les peintures de ce peintre (d’ailleurs j’ai une reproduction du couple d’amoureux sur fond rouge juste en face de moi), et c’est un régal de redécouvrir l’œuvre du peintre au travers ce livre.
L’auteure nous plonge dans cet univers psychiatrique plus prompt à broyer les âmes qu’à soigner. « Pas le temps » est le mot d’ordre. Abrutis de médicaments, les patients n’ont plus de droits, plus de plaisirs. On va à l’essentiel pour qu’ils se tiennent tranquilles et ça suffira bien! Un univers totalement déshumanisé où les patients ne sont plus que des dossiers, des tâches à traiter.
Pourtant parfois l’humanité de certains pointe son nez, malheureusement souvent rattrapée par le manque de moyens ou de personnel.
Il y a un contraste saisissant avec la vie de Louiza au Vietnam cinq ans plus tôt. On découvre ce pays, sa beauté, ses contradictions, les complicités ou les heurts entre occidentaux et locaux. Si Louiza se plonge et s’immerge dans le pays et ses coutumes, Nils lui a une approche plus « colonialiste » basée sur sa supériorité certaine et les aprioris.
Mais ces deux approches vont se rejoindre et s’aimer. Elle va lui apprendre à aimer sans juger ce pays, il va lui faire vivre une histoire d’amour intense et fusionnelle. Du Vietnam à la Bretagne, en passant par Paris, leur histoire va s’étioler petit à petit.
C’est une histoire d’amour, de folie, d’incompréhension. La vie de Louiza se déroule sous nos yeux pour nous expliquer, pour qu’elle même se rappelle pourquoi elle a fini ainsi.
On assiste à sa chute, à son agonie mais aussi à cette lente reconstruction de ses souvenirs et peut-être à sa rédemption.
J’ai découvert dans ce livre une histoire toute en émotion servie par une très jolie plume. Une histoire troublante, qui oscille entre une histoire d’amour entière mais vouée à l’échec et l’enfer de la psychiatrie.
Un joli premier roman.
Pour retrouver ce livre, c’est par ici https://www.leseditionsdavallon.com/p/elle-voulait-vivre-dans-un-tableau-de.html
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