Icare

Icare est à l’hôpital, meurtri dans son corps et bloqué dans son lit. Sa meilleure amie lui rend visite régulièrement et va nous livrer l’histoire de cet homme qu’elle connaît depuis l’enfance.

Icare, enfant malingre et peu social, va aller au bout de ses passions et finir par trouver sa place dans l’armée. Une belle revanche pour l’élève un peu trop intello et maigrichon raillé pendant toute sa scolarité.

J’avoue avoir eu du mal à m’attacher à ce personnage rigide, imbu de lui même. Si on ne peut qu’être admiratif de cette soif d’apprentissage et de cette capacité à briller dans tous les domaines entrepris, on a pas contre du mal à approuver et comprendre ses choix et ses réactions.

Tout est rationalisé, utile et efficace. Les émotions sont bannies et même l’amour doit rentrer dans un moule défini à l’avance par Icare. Difficile de se lier au personnage face à tant de rigidité et d’incapacité de la moindre remise en question.

Icare cumule intelligence professionnelle et une totale immaturité émotionnelle. Il traverse la vie sans parvenir à s’engager sentimentalement, faisant échouer toutes ses relations par peur de l’engagement. Pourtant bien entouré de ses amis et menant avec eux une vie sociale riche, il semble totalement inapte en dehors de ce cercle restreint et retombe dans ses vieux travers. Sa vie personnelle en pâti mais aussi sa vie professionnelle car la société évolue autour de lui.

Cette histoire va nous emmener inexorablement jusqu’au drame qui a conduit Icare à l’hôpital et dont nous ignorons tout. J’avais imaginé pas mal de scénarios mais pas celui-ci.

Une histoire à la fois banale et exceptionnelle à la fois, celle d’un homme éternellement à la recherche de quelque chose qu’il s’évertue à détruire inlassablement. Un dilemme insoluble comme l’est la vie finalement. Choisir c’est renoncer, mais ne pas choisir c’est aussi renoncer, le drame d’Icare.