Auto-édité
Merci à l’auteur pour sa confiance. Un livre dont j’ai beaucoup entendu parler et sur lequel j’avais hâte de me faire ma propre opinion. Toutes les critiques étaient enthousiastes mais le sujet très dur du livre semble diviser.
L’Ogre c’est le voisin idéal, serviable, poli et toujours là pour les autres. Pourtant derrière les murs de sa maison se cache une activité beaucoup moins policée. C’est l’antre d’un vrai monstre.
De leur côté 3 adolescents, Kader, Suleïman et Stéphane découvrent les joies d’internet du fond de leur cité. Ils y découvrent l’accès au porno gratuit et discutent avec des jolies filles sur Facebook, en particulier Lydia et ses copines Léa et Emma. La naïveté des trois garçons est désarmante!
Piégés par l’Ogre, l’enfer ne fait que commencer pour ces trois jeunes garçons.
Le livre est organisé en compte à rebours. Un compte à rebours sinistre vu le sujet du livre. Ça fait froid dans le dos de suivre la joie de vivre et l’innocence de ces trois adolescents face au monstrueux plan de l’Ogre.
Ce livre est dur, mais on est prévenu dès le début, ce n’est pas pour les âmes sensibles. Pourtant l’auteur n’en rajoute pas dans la surenchère de détails glauques. On connaît les tortures perpétrées par l’Ogre sans que le roman nous livre des pages et des pages de détails sordides. Non, ce qui est dur pour moi, c’est que tout paraît si réel ! C’est effrayant de vérité et c’est hallucinant de se dire que l’on vit dans un monde où des hommes et des femmes sont capables de ça.
Ce livre aborde aussi le sujet de l’égalité devant la justice. Avons nous tous droit aux mêmes efforts de la part des forces de l’ordre? Les recherches et l’implication seront elles identiques pour un enfant des cités que pour celui issu d’un milieu aisé ? Dans ce livre il est clair que l’Ogre sélectionne ses proies dans des milieux défavorisés et issus des minorités, et clairement peu de choses sont mises en place pour les retrouver. Pourtant l’argent et la position sociale n’ont que peu de rapports avec l’amour d’une famille pour ses enfants.
On découvre alors une justice gangrenée par le pouvoir et l’argent. Ceux qui les possèdent ont tous les droits, sur tout le monde. Tous les autres sont des consommables ou à leur service.
Cela fait plusieurs livres que je lis où l’on traite des réseaux organisés via le Darknet. Des réseaux pédophiles, d’esclavage humain, de torture... Je ne sais pas où se situe la fiction et la réalité dans tout cela, mais j’imagine aisément qu’il y a suffisamment de tordus sur cette terre pour que ce genre de trafic existe.
Dans cet univers sombre et malsain, quelques personnages lumineux émergent tels Soumyya ou le détective Moïse Élise. Pourtant eux aussi ont été malmenés par la vie. A croire que personne n’a droit au bonheur dans ce monde.
J’ai beaucoup aimé suivre cette enquête maladroite menée par Soumyya pour retrouver son petit frère. Ce personnage est une petite lueur d’espoir dans ce sombre roman.
Un livre que j’ai beaucoup aimé et qui m’a pris aux tripes. Le sujet, qui touche aux enfants, est très sensible et dur à traiter. Et pourtant l’auteur s’en sort haut la main et nous livre un roman passionnant et captivant jusqu’à la toute fin du livre.
Un grand merci pour cette belle lecture. Un auteur que j’ai hâte de lire à nouveau.
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