Magali Collet
Taurnada Éditions
La cave aux poupées est le premier livre que je découvre dans le cadre du prix des auteurs inconnus. N’hésitez pas à découvrir tous les titres sélectionnés pour cette nouvelle édition. 5 finalistes sont en compétition dans chacune des catégories: noire, blanche, romance et imaginaire.
Pour ma part, je suis jury pour la catégorie noire et j’avoue que j’étais très impatiente de découvrir ce livre.
Nous plongeons directement dans le noir et la perversité la plus totale avec ce roman. Une jeune fille nous raconte son quotidien, une vie qui vous glace d’effroi! Manon vit seule avec le Père et ses « pensionnaires ». C’est elle qui nourrit, lave et s’occupe des jeunes femmes enlevées et séquestrées par son père dans la cave de la maison. Une vie dure, isolée où les coups et les sévices sexuels sont monnaies courantes.
Un rituel effroyable mais qui fait partie du quotidien de cette jeune fille. Pourtant les choses pourraient peut-être changer avec la dernière pensionnaire… Manon sait que sa vie n’est pas normale mais elle a toujours accepté cet état des choses. Le moment est-il venu d’aspirer à une autre vie?
Un livre pas forcément très long, mais bien mené, oppressant qui vous englue dans cette sorte de huis-clos. Manon n’a jamais connu d’autre vie que celle-ci, et même si elle comprend que tout cela n’est pas normal, cela fait partie de son quotidien, son univers.
Cette banalité se retranscrit lorsqu’elle se livre, qu’elle raconte ce qu’a été et ce qu’est toujours sa vie. Entre maltraitance et abus sexuels, sa vie n’a été que soumission au Père, un homme perverse, manipulateur, pédophile qui se livre en toute impunité à tous ses fantasmes.
Mais Manon ne se rebelle pas, ne cherche pas à fuir même si elle n’accepte pas la situation. Elle tente juste d’alléger un peu son fardeau en rentrant dans le jeu de cet homme. Après tout elle n’a connu que lui, et sa mère a disparu depuis trop longtemps pour qu’elle soit capable d’envisager une autre vie ou d’autres rapports.
Un livre presque psychologique tant on est ébahi par la complexité des mécanismes de protection de notre cerveau face à l’impensable. Pour survivre Manon doit aider le Père et contribuer à faire « tourner » son odieux trafic. Et pourtant cette vie est loin d’être idéale pour elle et les coups ne sont pas moins nombreux.
Un livre dont le premier chapitre m’avait captivé et qui m’a surprise par sa tournure plus psychologique que sanglante dans son développement. On souffre avec Manon tout en condamnant sa participation aux actes de son Père. On navigue sans cesse entre effroi et empathie pour elle, ce qui donne à cette lecture un aspect plutôt intéressant.
Pour découvrir ce livre, c’est par ici https://www.taurnada.fr/catalogue/thriller/lcapmc/
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