Alan Alfredo Geday
Auto-édité
Merci à l’auteur pour sa confiance avec ce livre qui est son deuxième roman.
Harlem, fin des années 50, Gladys est fière de sa communauté et de sa vie. Mais pour ses enfants et leur génération, la vie ne peut se résumer à cette vie de non droit. Ils veulent plus, plus d’espoir, plus de droits, plus de dignité, plus de pouvoir.
Anita est trop jeune pour se poser des questions, Mike lui se réalise dans la boxe et dans son amour pour Nataly.
Mais Larry bout d’indignation et de frustration face à la passivité et l’inaction de son peuple. Il commence lentement à s’engager aux côtés du procureur de New-York en cherchant des preuves pour innocenter un noir qui risque la peine de mort. Mais ses espoirs ont vite douchés quand lui, son frère et son copain Jimmy sont envoyés combattre au Vietnam.
Sans aucune formation ils se retrouvent en zone de combat. Ils y découvrent l’autorité abusive, la folie des hommes, les horreurs de la guerre, et toujours ce racisme latent.
Revenu du Vietnam avec de douloureux souvenirs, Larry doit se reconstruire. Et le combat pour la cause des noirs est un combat à la hauteur de sa hargne. Va naître ainsi la légende de Larry Hoover.
Un roman passionnant qui se dévore d’une traite. J’ai été littéralement emballée par la plume de l’auteur qui nous projette dans cette Amérique en pleine mutation. J’ai pensé au film Forrest Gump en lisant ces pages. On voit défiler l’histoire de l’Amérique avec sa grandeur et ses déficiences, le tout accompagné d’une bande-son qui a marqué ce film. Et dans ce livre aussi la musique nous accompagne, que ce soit les chansons réconfortantes de Glorya ou les chansons du Savoy Ball Room où la jeunesse de Harlem s’échappe le temps d’une soirée.
La première partie du roman est plutôt dominée par l’histoire américaine et Harlem. La ségrégation qui sévit toujours, les espoirs et la rébellion de la population Afro-Américaine.
Quand on pense que le 15ème amendement de la Constitution qui garantie le droit de vote à tous date de 1870, il faudra tout de même attendre 1965 pour que l’adoption de la loi permettent à tous d’exercer ce droit démocratique.
Deux lois vont enfin permettre aux Afro-Americains d’exister au même titre que n’importe quel citoyen américain : le Civil Rights Act en 1964 qui met fin à toute forme de ségrégation et discrimination et le Voting Rights Act en 1965 qui interdit les discriminations raciales dans l’exercice du droit de vote.
Mais les mentalités sont plus longues à évoluer, et l’on sait, ne serait-ce que par de récents événements, que le combat de cette communauté n’est toujours pas abouti partout.
La seconde partie du roman est plus centrée autour de Larry. De retour de la guerre, il est transformé, plus dur, plus amer aussi. Il va mettre sa rage au profit de la cause des noirs et devenir un leader inspirant toute une génération.
De Harlem à l’Alabama, des pigs (policiers) new-yorkais au Ku Klux Klan, Larry et son groupe des Blacks Tigers vont voir lutter et se battre sans cesse.
Bien que le personnage et le groupe militant soient issus de la fiction, on retrouve des analogies avec des groupes ayant réellement existé. De même l’auteur cite quelques figures connues ou certains faits marquants qui ont émaillé le mouvement américain des droits civiques.
Une superbe fresque de cette période, traitée avec beaucoup de réalisme et de lucidité.
Le plus effrayant dans cette histoire est le fait que certains faits de ces années là ont resurgi dans l’actualité récente. Ce combat ne prendra-t-il donc jamais fin?
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