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Que quelqu’un le fasse!

😊 A la découverte de 😊

Que quelqu’un le fasse! de Soline Lippe de Thoisy

Ex Æquo Éditions


Élise vient d’assassiner Jaco, un spécimen représentatif de ce que l’apartheid a eu de pire. C’est un homme, il est blanc, il a donc droit de vie et de mort sur tous ceux qui ne remplissent pas ces critères. Le régime ségrégationniste a beau être tombé trente ans plus tôt, Jaco vit dans la nostalgie de cette époque. Enfin vivait, car Élise est passée par là pour accomplir sa justice.


Élise est directrice d’un vignoble sud africain, et ne peut que constater chaque jour le triste sort réservé aux femmes dans le pays : reléguées au plus bas, violées, maltraitées, humiliées, battues, assassinées. Le pays détient le triste record des violences faites aux femmes.

Son patron, un bordelais, est en Afrique du Sud en pays conquis. Ses employés et employées ne sont qu’une main d’œuvre corvéable à souhait. Lorsqu’ Élise est témoin d’une gifle à une employée, elle est révoltée par le soutien du patron à Jaco contre la malheureuse. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, lui rappelant les actes du passé, ceux qu’elle a vécu, ceux auxquels elle a assisté.

Élise va prendre les armes pour défendre toutes celles qui souffrent, et se venger de ces hommes qui se croient tout permis.


Un personnage enfermé dans sa haine et son combat, qui se referme petit à petit sur ce combat qu’elle a fait celui de sa vie, s’isolant de tous y compris de son âme sœur. Élise est complexe, à la fois vue comme une icône des opprimés et une extrémiste à enfermer. Elle n’est finalement ni l’un, ni l’autre, juste une femme lassée par la société et ses travers qui a décidé de ne plus laisser passer.

Si la cause est noble, le moyen reste condamnable. Mais quand ceux qui dominent usent de tous les moyens pour assoir leur puissance, que reste-t-il aux victimes?


Un livre court, qui nous plonge aux côtés d’Elise, dans le monde des opprimés : les femmes, les noirs, les pauvres, les différents… Des maux ancestraux qui perdurent aujourd’hui. De plus en plus dénoncés, mais aussi trop souvent ignorés ou banalisés, ces actes demeurent encore un mal de notre société. Et parfois, souffle une air d’espoir qui va bousculer les usages et faire avancer les choses.


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