Éditions Libre 2 lire
Merci à l’auteur de me proposer de découvrir son livre.
Je découvre ici un roman poétique. Et il est vrai que dès le début on est pris par cette écriture douce teintée d’émotions et de nostalgie. Au travers le regard d’un enfant nous découvrons le quotidien tranquille et immuable d’un jeune garçon de 4 ans au début des années 70.
On suit cette enfance douce et simple au cœur de la Lorraine. Une vie simple, en communion avec la nature.
Un roman entrecoupé de poèmes que le narrateur se remémore au cours de son récit. J’avoue que ce n’est pas ma partie préférée, étant assez hermétique à la poésie.
Un roman à la première personne qui rappelle les livres La gloire de mon père et Le château de ma mère de Marcel Pagnol.
L’histoire d’une enfance dans la France des années 70, où les études sont primordiales, symbole de réussite et sésame qui permettra à la prochaine génération de s’élever et ne pas porter le bleu de travail. La promesse républicaine de l’école: l’ascension sociale.
Ce livre est une peinture de ces années soixante-dix, nous retraçant l’actualité vécue et comprise par un jeune enfant. Mais aussi celle des années cinquante avec la découverte de la vie de son oncle André grâce aux récits de Paola.
C’est d’ailleurs André qui va nous faire découvrir le parcours d’un appelé sous le soleil de la guerre d’Algérie.
Stéphane va marcher sur les traces de son oncle André mort trop jeune à la guerre. En découvrant une à une les reliques de l’enfance d’André, Stéphane va créer un lien tout personnel avec cet oncle regretté qu’il n’a pas connu et dont il fleurit régulièrement la tombe en famille.
Une plume toute en finesse qui se déguste et dont voici un petit exemple: « Laissant nos vaisseaux au repos, le dernier bruit des moteurs cessant, nous posâmes pied à terre. Délivrés, un sourire commun sur les lèvres, nous embrassâmes du regard ce nouvel espace qui venait d’adopter un instant de silence pour mieux nous accueillir. Nous perçûmes alors toute l’amitié de ces trésors de plein air : le ruisseau gazouillant dans les fougères, le parfum capiteux de tout ce monde résineux, le chœur d’oiseaux invisibles, le chuchotement dans l’air de sapins souverains, le tout serti dans une gemme de grès rose par la nature orfèvre. »
Un livre où il ne faut pas chercher de suspense ou de retournements de situation, mais se laisser porter par cette plume empreinte de douceur.
Un joli roman qui se lit comme une parenthèse nostalgique. On y retrouve un peu de notre propre histoire, celle que nous découvrons parfois auprès de nos grands-parents.
Vous pouvez retrouver le livre sur le site: https://libre2lire.fr/livres/seules-les-traces/