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Soldats sans mémoire de Philippe Waret


Éditions Gilles Guillon, collection 14/18


Quand Germaine reçoit un coup de fil du service de recherche des armées, elle comprend qu’un devoir de mémoire va se mettre en place. Pour ses enfants, ses petits-enfants, mais aussi pour elle, elle va devoir ressusciter l’histoire de son grand-père disparu pendant la première guerre mondiale. C’est aussi l’histoire de sa famille qu’elle va découvrir.

À l’occasion du centenaire de la guerre de 14/18, la France entame un devoir de recherche et de réhabilitation de ses soldats fusillés pour l’exemple.


Encore un livre qui m’a donné envie d’en savoir plus sur le fond historique de l’histoire. J’ai ainsi pu découvrir la réalité d’une guerre et toute son horreur.

Quand la première guerre mondiale que l’on pensait réglée avant l’hiver s’enlise dans ce que l’on appellera la guerre des tranchées, le moral des soldats est au plus bas et les conditions de vie déplorables (sanitaires, rareté des permissions, inutilité de certaines actions...) vont conduire beaucoup de soldats à la désertion, l’auto mutilation... Pour enrayer cela, le haut commandement et le gouvernement vont mettre en place une justice expéditive.

Assez rapidement des associations et le témoignage de soldats vont faire apparaître des abus dans ces pratiques avec plus de 600 soldats français fusillés pendant la guerre.

Pour en savoir plus, je trouve ce site bien documenté et très intéressant : https://www.centenaire.org/fr/espace-scientifique/fusilles-pour-lexemple-entretien-avec-andre-bach

L’auteur donne aussi à la fin de son livre une conséquente bibliographie qui peut nous donner l’occasion de creuser le sujet.


Dans ce livre on va suivre plus spécifiquement 4 hommes qui seront condamnés à tort à être fusillés. Leur rédemption viendra de la ténacité d’un commandant de l’armée française, avocat au civil, qui en fera le combat de sa vie après la guerre.

Au-delà des conditions de vie et de mort des soldats, je trouve très intéressant que l’auteur ait abordé l’impact que cela avait pour les familles. En effet ces soldats étaient ostracisés et leurs familles en payaient le prix fort: non versement de la pension de veuve de guerre, rejet par la communauté...

On comprend mieux pourquoi dans ce livre les descendants de ces fusillés ignorent tout de l’histoire de leurs aïeux. Un passé lourd à porter que la famille a préféré enterrer.

La réhabilitation des hommes, au-delà de leur reconnaissance de mort pour la France et l’inscription du nom sur les monuments aux morts, permet aux familles de connaître leur propre histoire et de faire la paix avec le passé.


La construction du livre nous plonge dans le quotidien de ces hommes, le procès expéditif et jugé d’avance qui donnera lieu à leur exécution et l’enquête que mènera le commandant Lefranc après la guerre.

Le personnage de Lefranc et de sa compagnie offre une vision plus positive de l’armée et cela permet de nuancer l’image que donnent ces procès de l’armée. Je trouve ça très bien de présenter différents aspects, positifs et négatifs. Cela emmène plus de crédibilité à l’ouvrage.


L’écriture est simple, très agréable à lire. Le fait de se focaliser sur 4 hommes et leur famille nous permet de mieux rentrer de ce roman en s’attachant aux personnages.

Parfois l’auteur veut peut-être trop en dire et cela fait un peu cours d’histoire. Heureusement ces passages sont plutôt rares et le roman se recentre rapidement sur l’intrigue.


Un livre court mais vraiment passionnant qui plaira aux passionnés d’histoire et qui est un excellent ouvrage à faire découvrir aux adolescents qui étudient cette période à l’école (moins de 200 pages, même les petits lecteurs peuvent s’y plonger).


Vous pouvez découvrir ce livre, ainsi que l’ensemble de la collection 14/18, sur le site de l’éditeur : https://www.gillesguillon.com/post/14-18-les-lignes-du-front

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