Emmanuelle Florquin
Auto-édité
Merci à l’auteure pour ce service presse.
Walter vivote, un compte en banque proche du vide abyssal. Pourtant les choses pourraient bien changer avec ce nouveau poste de commis voyageur qu’on lui propose. Une aubaine avec tout un marché à créer et la possibilité à terme de devenir son propre patron !
Mais en dix ans, les choses et les personnes ont changé, les attentes aussi et ce retour en fanfare dans l’entreprise familiale ne va pas être aussi évident qu’il ne le pensait.
Nous allons plonger dans le monde de l’entreprise et du commerce aux côtés de Walter. Il y a un réel fossé qui s’est creusé entre ce commercial old school et l’entreprise qu’il a quitté dix ans plus tôt et qui est en pleine mutation. Lui, le commercial, plein de bagou et sûr de son expérience et de sa valeur ne s’adapte pas du tout à cette nouvelle organisation faite de reporting, de contrôle, de process, de réunions, de mails...
Le métier a changé et les exigences aussi, mais malheureusement il a du mal à se fondre dans le moule.
J’ai été tiraillée dans mes appréciations en lisant les aventures ou mésaventures de Walter. Si effectivement on peut regretter cette toute puissance du process, ce jeunisme affiché sans vergogne parfois, Walter est tout de même loin d’être parfait de son côté : enfermé dans ce rôle qu’il a toujours tenu et qu’il maîtrise, incapable de la moindre remise en question, ingérable par sa hiérarchie et trop sûr de lui.
Ce livre nous présente la transformation d’une entreprise familiale gérée avec paternalisme en une entreprise adaptée à la mondialisation : rationalisation, organisation, codification. Mais du coup l’entreprise perd en humanité. Les employés sont infantilisés, réduits à de simples tâches qu’ils doivent exécuter d’une façon et pas d’une autre. Tout est prévu et calculé pour la rentabilité. Quand l’économie prend le pas sur l’humain.
Dans l’ancienne comme dans la nouvelle organisation, tout n’est pas à jeter. Pourtant on se pose la question de savoir si le changement à tout prix a vraiment un sens. S’adapter, s’améliorer oui. Mais quand le process actuel est déjà largement bénéficiaire pour l’entreprise, quel est le but?
C’est en fait à un lutte de pouvoir que nous assistons. Il ne s’agit pas de faire mieux, mais de faire à sa façon de manière à montrer qui est le chef (on est pas loin du chien qui marque son territoire !).
Ce roman est agréable à lire, la plume se teinte d’humour (noir) pour nous relater cette petite entreprise en pleine mutation. Les patrons historiques sont mis de côté ainsi que leurs vieilles méthodes. Les nouveaux cadres engagés pour moderniser l’entreprise n’ont guère d’états d’âme pour faire du tri dans l’entreprise et virent sans complexe l’ancienne génération pourtant porteuse d’expérience.
Un livre instructif, intéressant et qui nous fait réfléchir au changement, aux méthodes de management qui fleurissent pour le meilleur (et parfois pour le pire). Walter nous faire vivre tout cela, parfois avec humour, parfois désabusé, parfois avec mauvaise foi.
Pour découvrir ce livre, c’est par ici https://www.amazon.fr/Walter-limpossible-algorithme-commis-voyageur-ebook/dp/B08KH86LYQ
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